Les jeux coopératifs et l’école inclusive

L’EPS et particulièrement les jeux coopératifs sont une bonne façon d’entrer en contact et de faire connaissance, favorisant ainsi l’inclusion scolaire. Le principe et la philosophie des jeux coopératifs permet aux élèves d’entrer dans une activité motivante d’où la compétition, la rivalité sont exclues. En effet, la plupart des enfants à l’estime de soi fragile, sont réellement mis à mal par la compétition, de plus cela ne fait que favoriser la comparaison, la dévalorisation ou la sur-valorisation (ce qui revient au même au fond !) de leurs compétences et qualités. La coopération favorise au contraire, la cohésion, l’entraide, la connaissance de soi comme de l’autre, de nos compétences et de nos complémentarités.

Dans le livre « Jeux coopératifs pour bâtir la paix », Mildred Masheder nous dit :

« Terry Orlick, enseignant à l’université d’Ottawa, en étudiant différentes cultures, notamment papoue, inuit, chinoise… a repéré la pratique de jeux coopératifs et, sur la base des travaux de l’anthropologue Margaret Mead, a étayé la thèse selon laquelle, il y aurait un lien entre la fréquence de l’utilisation de jeux coopératifs et le caractère non-violent de telle ou telle culture. Ses travaux dans les écoles du Canada ont permis de mieux cerner l’impact de la pratique de tels jeux sur les comportements, et plus particulièrement sur la faculté d’évoluer en groupe. »

Évoluer, vivre en groupe avec nos différences…n’est-ce pas la philosophie de l’école inclusive ?

L’ ouvrage « Jeux coopératifs pour bâtir la paix » propose 300 jeux et sports coopératifs sans perdant ni gagnant ! Il invite à disputer 7 parties correspondant aux étapes du programme de formation intitulé :

« Comment créer par le jeu un climat propice à la coopération ? »

Chacune de ces 7 étapes permet de développer les compétences relationnelles des membres d’un groupe, ainsi :

  • 1ère : Je me présente / faire connaissance / les prénoms
  • 2ème : Je m’exprime / communication de soi vers les autres
  • 3ème : J’écoute
  • 4ème : Je prends ma place / affirmation de soi sans empêcher celle des autres
  • 5ème : J’ai des qualités / estime de soi… et des autres
  • 6ème : Je vis la confiance
  • 7ème : Je vis la coopération.

Cette organisation est cependant à adapter en fonction des besoins de la classe, du moment, des envies !

Quelques exemples de jeux pour…

Faire connaissance, de nos différences à nos points communs.

NOM DU JEU : « Le regroupement »

NOMBRE DE JOUEURS : Classe entière

OBJECTIFS DU JEU :

      • Observer les points communs.
      • Développement de l’esprit d’équipe.

DÉROULEMENT :

Les enfants courent en dispersion dans la salle, au signal de l’animateur, les enfants doivent se mettre par 2, par 3, par 5, etc., par couleur identique des yeux, par taille identique, par couleur de t-shirt identique, etc. c’est-à-dire par éléments visibles suivant la demande de l’animateur, ou par éléments non-visibles : goût, plat préféré, nombre de frères et sœurs, etc.

Avoir le plaisir de coopérer, de s’entraider pour réussir : découvrir les compétences complémentaires de chacun, éprouver la joie que procure une victoire à plusieurs, où personne ne reste sur le bord de la route, où tout le monde gagne !

NOM DU JEU : La banquise

NOMBRE DE JOUEURS : Classe entière

CYCLE : Cycles 1 et 2

OBJECTIFS DU JEU :

      • Mise en place de stratégies collectives.
      • Développement de l’esprit d’équipe.
      • Développement de la capacité d’adaptation.

MATÉRIEL :

Une grande corde ou un grand drap

DÉROULEMENT :

On délimite tout d’abord une zone avec le matériel choisi.

Lorsque le meneur crie « A l’eau ! », tous les joueurs se déplacent autour de la zone. Au signal « Attention ! Des requins ! », tout le monde se regroupe rapidement sur la zone. Ces deux temps fonctionnent sur le principe des chaises musicales. A chaque retour à l’eau, la zone se rétrécit un peu.

Pour que tous les joueurs tiennent dans l’espace délimité, ils doivent se tenir, s’accrocher les uns aux autres pour qu’aucun ne tombe à l’eau. La difficulté réside donc dans le fait que tous doivent impérativement rentrer dans la zone sans en sortir, ne serait-ce qu’un pied. Pour réussir, les joueurs peuvent se tenir debout, assis, couchés…

La partie se termine lorsque l’un des joueurs ou plus sortent de la zone.

Je vis la confiance : apprendre à se connaitre et développer l’estime de soi, s’inscrire dans le groupe en identifiant ses spécificités, en les mettant au service de soi et des autres.

NOM DU JEU : Le chien et l’aveugle

NOMBRE DE JOUEURS : L’ensemble de la classe par groupe de 2

CYCLE : Cycles 2 et 3

OBJECTIFS DU JEU :

      • Être capable, par paire, de coopérer pour réaliser une situation donnée.
      • Développer les capacités de communication verbale par messages clairs et d’écoute pour trouver une solution groupale.
      • Guider de la voix quelqu’un ou se laisser diriger.
      • Être capable de faire confiance et développer la connivence nécessaire pour une communication efficace.
      • Débuter une réflexion en classe sur le principe de coopération.

MATÉRIEL :

Un foulard pour 2 enfants

DÉROULEMENT :

Les enfants sont par couple. L’un est le chien, l’autre est l’aveugle (yeux bandés). Le chien et son maître vont convenir d’un code pour pouvoir communiquer, ce peut être un claquement de mains, un sifflement, un cri…

Les chiens et les aveugles vont ensuite se séparer (répartition des joueurs dans l’espace). La seconde phase du jeu, on l’aura devinée, doit permettre au couple de se reconstituer. Les chiens, immobiles, vont essayer, en émettant des messages conformes au code choisi, de ramener à eux leur maître égaré et muet.

Variante : à la fin du jeu, le chien peut promener son maître dans la pièce et lui faire découvrir son environnement par le toucher, en lui prenant parfois la main pour l’inciter à palper tel ou tel objet caractéristique du milieu.

A vous de jouer !

Laetitia Dumas
CPC ASH