Archives de catégorie : Liaison @

Newsletter 11 – D’autres lectures pour l’été…

« L’odyssée d’Hakim »

de Fabien Toulmé

On connait Fabien Toulmé pour « ce n’est pas toi que j’attendais », on le retrouve dans un tout autre registre…  en trois volumes.

L’histoire vraie d’Hakim, un jeune Syrien qui a dû fuir son pays pour devenir « réfugié ». Un témoignage puissant, touchant, sur ce que c’est d’être humain dans un monde qui oublie parfois de l’être.

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« Ame brisée »

de Akira Mizubayashi

Tokyo, 1938. En pleine guerre entre le Japon et la Chine, quatre violonistes amateurs se réunissent régulièrement pour répéter. Un jour, ils sont interrompus par des soldats, soupçonnés de comploter contre le pays. Caché dans une armoire, Rei assiste à l’arrestation de son père. Cet événement constitue pour lui la blessure première qui déterminera son destin… Mais le passé peut-il être réparé ?

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« De pierre et d’os »

de Bérengère Cournut

Un voyage initiatique au pays des Inuits, avec des chants de chamane intercalés dans le récit.

Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n’a d’autre solution pour survivre que d’avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d’une quête qui, au-delà des vastitudes de l’espace arctique, va lui révéler son monde intérieur.

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« La papeterie Tsubaki »

de Ito Ogawa

Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de vœux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. A toutes les exigences elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin.
Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre des réconciliations inattendues.

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« Changer l’eau des fleurs »

de Valérie Perrin

Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se confier et se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent ?

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« Le quatrième mur »

de Sorj Chalandon

L’idée de Samuel était belle et folle : monter l’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m’a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l’a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m’offre brutalement la sienne. S. C.

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L’ouverture de l’ULIS Collège de Lugny, 1 an plus tard

L’implantation d’une ULIS au Collège Victor Hugo de Lugny semble être la suite logique d’un projet d’établissement pour lequel l’accueil de TOUS les élèves est une priorité.

En effet, entre les classes externalisées de l’IME et l’ITEP de Cruzille, le DYS-Positif, le club LSF, on sent une volonté de travailler avec la Différence, un désir d’inclure.

La présentation de l’ULIS par l’équipe ASH en juin et l’organisation du dispositif par l’administration en amont, ont permis de rentrer dans des conditions optimales.

Sept élèves de niveau 6ème et 5ème ont intégré le dispositif.

Au delà de l’apprentissage du fonctionnement d’un collège, des acquisitions scolaires, il leur faut gagner en autonomie, restaurer l’estime de soi, parfois apprivoiser ces élèves au parcours scolaire déjà si complexe.

Mais surtout, l’ULIS, c’est accepter d’apprendre « à se poser », s’autoriser à avoir le temps d’apprendre.

Malgré le contexte sanitaire, l’année s’est déroulée de manière sereine.

Nous avons pu mener à bien nos différents projets. Les inclusions sont importantes et les professeurs volontaires et engagés !

Une belle première année , qui augure le meilleur pour la suite !

Je laisse les élèves conclure, ils sont les meilleurs témoins d’un projet réussi.

Manon.F Ce que je pense de l’ U.L.I.S. c’est qu’au départ je ne trouvais pas ma place parmi les élèves, car je me sentais rejetée comme s’ ils me jugeaient! J’avais aussi l’impression qu’ils me détestaient , et que les profs me trouvaient un peu bizarre! Et différente des autres!

Puis ensuite je me suis mise à changer!

Grace à deux personnes Mme Cadenel et Mme Bourouba (AESH Co).

Et ensuite j’ai repris confiance en moi!

Manon Borde L’ULIS je pense que c’est bien, je n’avais jamais été en ULIS, et ça a tout changé.

Ma rentrée s’est bien passée, les professeurs étaient sympas. Notre prof d’ULIS, Mme Cadenel et M Bourouba(AESH Co) nous aident plus.

Les adultes sont là pour nous , ils nous aident, il nous mettent à l’aise, alors que le collège normal c’est pas pareil. On se sent mieux et on apprend plus de choses que quand j’étais en 6éme ordinaire .

Quand je suis rentrée en ULIS, je me suis dit que ça allait être une autre vie.

Yoann La première année tout va bien tous les profs sont gentils .
Mathéo A la rentrée, Au collège je ne connaissais personne

et je ne voulais pas être ici.

Maintenant, ça va mieux.

Laura Je trouve que c’est super le dispositif ULIS . J’ai progressé depuis la rentrée.

On rigole beaucoup. J’ai appris des choses que je ne connaissais pas avant.

Margot Cette année je trouve que en ULIS on a bien travaillé et bien rigolé.

On est une famille.

Newsletter 10 – CPD Arts

Chers collègues,

A l’occasion du thème choisi pour cette newsletter, me voilà invitée à vous faire part de ma petite expérience et de mes réflexions sur les arts plastiques et les élèves à besoins éducatifs particuliers.

Alors voilà, j’ai commencé ma carrière d’institutrice dans l’enseignement spécialisé :  avec ce qu’on appelait les classes de perfectionnement, puis à l’EREA en tant qu’éducatrice où j’animais un atelier de sculpture.

Ces cinq années m’ont beaucoup apporté pour mon enseignement futur. J’ai gardé de ces débuts la conviction profonde de l’importance des projets pour donner du sens à l’ensemble des domaines d’apprentissages. Un projet donne une direction : on propose un début de chemin et on tire le fil. Les élèves s’impliquent, s’approprient, prennent goût à apprendre, nourrissent à leur tour les recherches et surtout font des liens.

Et comme j’ai toujours été attirée par les arts plastiques, j’en ai fait profiter mes élèves. Tous les ans, quel que soit leur profil, j’ai voulu leur donner un accès à l’art : par la rencontre avec des œuvres, et par la pratique plastique.

Que ce soit dans les classes spécialisées ou dans les autres classes, j’ai des souvenirs d’élèves en grande difficulté d’apprentissage et/ou de comportement qui, alors qu’on leur donne la possibilité de dessiner, de peindre, de manipuler des matériaux, d’utiliser de vrais outils …

se révèlent  

par une capacité de concentration insoupçonnée,

une écoute de l’autre inhabituelle,

un instant de fierté retrouvée,

une assurance du geste révélée,

un trait d’humour,

une parole poétique

ou ne veulent plus s’arrêter !

Que d’émotions. Et c’est pareil quand on s’exprime sur les œuvres d’art : mettre des mots sur ses émotions à propos d’une œuvre permet à ces élèves de dévoiler leur hypersensibilité, leur émotivité souvent très poétique, leur manière de penser et de percevoir le monde parfois si différente. 

Cette réflexion me ramène à ma découverte de l’Art Brut, lors d’une visite à la Fabuloserie à Dicy dans l’Yonne, devenue le plus grand refuge des artistes hors normes qui peignent, sculptent, dessinent à l’ écart des circuit artistiques professionnels.  Cet art hors-les-normes m’a tellement impressionnée, par la poésie, l’humour, la force de vie qui se dégagent de ces œuvres déroutantes, réalisées dans une sorte d’urgence vitale, souvent avec peu de moyens. Souvenir du Manège de Petit Pierre…

Alors, en tant que conseillère pédagogique en Arts Plastiques pour le département, j’ai veillé à ce que mes propositions de projet parviennent à tous les enseignants, y compris dans les établissements spécialisés. C’est pour moi un enjeu majeur de l’école : tous les élèves, quels qu’ils soient, doivent pouvoir faire l’expérience de l’art et de la créativité durant leur scolarité. Toutes deux participent au développement global de la personnalité, dans son développement individuel et relationnel, car la pratique artistique permet d’offrir d’autres moyens d’expression et de communication.

Je n’ai pas eu l’occasion de faire des propositions spécifiques en direction des élèves à besoins éducatifs particuliers. Je n’ai pas reçu moi-même de formation dans ce domaine. Je m’en remets à la compétence des enseignant.e.s qui côtoient ces élèves dans leur pratique quotidienne. Alors les enseignants spécialisés participent aux mêmes temps de formation que leurs collègues, et ce brassage d’expérience est intéressant aussi. Chaque enseignant, spécialisé ou pas, est invité à adapter les propositions de démarches à son groupe classe.

Le cadeau est pour moi, quand, en fin de projet, toutes les réalisations des élèves arrivent à la médiathèque de Mâcon pour l’exposition collective…

Projet Ma maison, ma cabane,
IME et ITEP de Cruzille, 2018-2019

Martine Dussauge, CPD Arts plastiques 71, février 2021

Newsletter 10 – La fabuloserie

La Fabuloserie de Dicy….

Description du Musée La Fabuloserie – Yonne

Le musée La Fabuloserie, ouvert en 1983 au public, est un lieu imaginé et conçu par l’architecte Alain Bourbonnais pour abriter des productions insolites.

Après avoir ouvert une galerie à Paris entre 1972 et 1982, l’Atelier Jacob, Alain Bourbonnais décide de créer, avec son épouse Caroline, un musée qu’il nomme « La Fabuloserie ».

L’espace se compose d’une « maison-musée » où sont exposées plus de mille créations allant des dessins de Yanko Domsic aux bourrages de Francis Marshall, en passant par l’étonnante production des Turbulents d’Alain Bourbonnais lui-même.

A noter que dans la « maison-musée », des salles émerveillent, mais d’autres plus étranges peuvent marquer les enfants. Un musée de plein air, dit « le jardin habité », paysagé par Alain Bourbonnais autour d’une pièce d’eau : cet espace vert est agrémenté de sculptures, de girouettes. Fidèles à leur présentation d’origine, les créations sont exposées au pourtour de l’étang tels l’étonnant manège de Petit Pierre, la Petite Afrique de Jules Damloup et les personnages grandeur nature de Camille Vida.

Le lieu

Tout au long de sa vie de créateur et plus encore de collectionneur, l’architecte Alain Bourbonnais s’est interrogé sur la manière de présenter sa collection. Au milieu des années 70, il réfléchit à un lieu qui, à partir de sa collection apparentée à l’art brut et de la nécessité de la mettre en espace, soit à même de rendre compte du caractère hors-normes des œuvres hors-réseaux qu’il collectionne.

Alain Bourbonnais

Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, Alain Bourbonnais (1925 – 1988) remporte plusieurs concours publics entre la fin des années cinquante et le début des années 1980. En parallèle, il pratique la peinture et la gravure, et se consacre à partir de 1970 à ses Turbulents, au même moment, il amorce sa collection d’art hors-les-normes.

Le site de la fabuloserie : http://www.fabuloserie.com/

Newsletter 10 – Arts plastiques en ULIS TFM

Arts plastiques en ULIS TFM

C’est une Ulis peu ordinaire que l’Ulis « troubles des fonctions motrices ». Sur les huit élèves du dispositif, six sont en fauteuil, une n’a pas l’usage de ses membres supérieurs, un autre n’a l’usage que d’une main, tous ont des troubles praxiques plus ou moins importants, et tous ont un rapport au corps dont leur enseignante, valide et en bonne santé, n’a pas vraiment idée…

Je pourrais parler de notre projet artistique de danse inclusive, avec une classe de CE1 d’une autre école, mais l’inclusion n’étant pas d’actualité en ces temps de protocole sanitaire, c’est un projet qui évolue pour l’heure vers des activités plastiques.

Je pourrais parler du décloisonnement hebdomadaire en arts plastiques avec la classe de CP de l’école, où nous découvrons ensemble des œuvres d’artistes, travaillons le dessin d’observation, « célébrons  plastiquement » les événements qui marquent les saisons ou les fêtes, testons diverses techniques… Moments pas toujours confortables pour les élèves de l’Ulis, pas toujours en contact rapproché avec les élèves de l’autre classe, parce qu’un fauteuil électrique, ce n’est pas facile à caser à une petite table de CP… Parce qu’il n’est pas facile de coller quand on n’a l’usage que d’un seul bras, pas facile de peindre quand on ne voit que d’un œil, ou que la coordination œil/main est défaillante. Moments néanmoins attendus par les élèves du dispositif, toujours ravis de partager du temps avec leurs « collègues » des classes voisines.

Mais lorsque je propose, durant des temps sur le dispositif, en tout petit groupe, « entre nous », d’autres moments de proximité avec l’art… plus libres, simplement à partir d’une observation d’œuvre, ou à partir de matériel mis à disposition : c’est là je crois, que la magie opère. Car si pour eux, l’objectif de création est souvent peu valorisant, soit parce qu’ils ont voulu travailler en autonomie et que le résultat ne correspond pas à ce qu’ils escomptaient (déception de tant d’enfants, mais aussi d’adultes en situation !), soit parce que l’aide qui leur a été apportée (par un adulte ou par un pair), leur renvoie une fois de plus l’image d’assisté qui est souvent la leur, les temps de « patouille » avec la peinture à doigt, le « lâcher de paillettes » sur les cartes de Noël, la peinture à glaçons, les découvertes surprenantes de traces, de mélanges avec l’encre ou la peinture, les expériences visuelles et odorantes avec la pâte à modeler fabriquée en classe, sont souvent des moments de plaisir intense pour chacun de mes élèves. Et qu’importe au final la trace qui en reste… ce qui importe surtout, c’est le plaisir individuel et partagé, c’est l’expérience, le sensible. Et quoi de plus pertinent que le souvenir du plaisir des sens ou l’éveil de la sensibilité, pour dire que l’on a réussi une rencontre avec l’art ? Challenge d’autant plus difficile à atteindre en ces temps de restrictions, d’interdiction de sortie et de lieux culturels fermés !

En ces temps de protocole sanitaire, la distanciation physique ne laisserait place, si l’on y prend garde, qu’aux actes quotidiens, médicaux, « essentiels » nous dit-on. Comme si les contacts amicaux, rassurants, consolateurs, encourageants, ne l’étaient pas ! La place du toucher, si importante et parfois si éprouvante pour mes élèves régulièrement hospitalisés, quotidiennement manipulés, a été bien mise à mal par ce contexte . Alors, c’est par l’expérience sensorielle et sensible que nous approchons l’art en Ulis TFM. Entre 2 passages d’infirmières, entre 2 séances de rééducation, entre 2 journées d’hospitalisation.

Célia Schuhler, enseignante en ULIS TFM

Newsletter 10 – Tous en jeu – poésie

Il y a une poignée d’années

Avec Denis Plassard nous avons travaillé

Ce photographe de renommée

A nos élèves s’est intéressé

Le projet « tous en jeux » est organisé

Nos élèves enjoués

Avec art ont imaginé

Des positions à exécuter

Sur le sol ils n’ont pas porté

Dans la boite hop ! Photographiés

Tout à coup valorisés

A l’espace des Arts ils sont exposés

Nos artistes d’un jour ont adoré

Confiance, plaisir et solidarité se sont développés

Leur investissement a été récompensé

Ils ont emporté leur photo encadrée.

Le binôme clunisois

Newsletter 10 – Tous en jeu

« Tous en jeu »

Frédéric CELLE danseur et chorégraphe a créé en 2002 la compagnie « le grand jeté » et en 2011 le Festival Cluny Danse. Il intervient régulièrement auprès de publics amateurs, professionnels, handicapés. Son travail est dynamique, physique, explore des états de corps qui puisent leurs nuances dans les émotions des interprètes.

Il est à l’origine de nombreux ateliers pour petits et grands, en école de danse, en milieu scolaire, en IME, en IUFM et STAPS, ou de stages intergénérationnels.

Porté par le département de Saône-et-Loire, l’Espace des Arts, la Scène nationale de Chalon-sur-Saône, et la Compagnie Le Grand Jeté, depuis plus de quatre années, le projet Tous en Jeu s’est inscrit dans le cadre d’un schéma départemental des enseignements artistiques 2020-2024, dont l’un des objectifs est l’inclusion.

Lors des précédentes éditions, le projet avec l’IME de Tournus s’est principalement axé sur la pratique chorégraphique avec une ouverture en 2018-2019 sur la musique avec Cécile Benoit, directrice et référente handicap de l’école de musique de Sancé.

Le projet « Tous en jeu » est né d’une volonté de créer une passerelle entre des jeunes en situation de handicap et leur environnement social, par le biais d’un atelier de danse contemporaine articulé autour du « créer ensemble ».

Il s’agit avant tout de se rencontrer, dépasser ses préjugés, s’accepter, partager des moments de vie, découvrir un style de danse, un univers artistique pour créer une forme où chaque danseur sera égal, sera dépositaire d’une forme de liberté d’expression.

L’édition 2020/2021 des ateliers Tous en jeu rassemble pour la première fois un groupe d’adolescents issu de l’Institut Médico Educatif de Tournus (IME Paul Cézanne) et de jeunes danseuses du Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) du grand Chalon. Ils ne se connaissaient pas, constituent un groupe hétérogène de jeunes animés par la danse et ont entamé ensemble un travail de création.

Accompagné de Cécile Benoit, référente handicap et directrice de l’école de musique de Sancé pour la partie musique et rythme, de Solange CELLE Professeur de Danse au CRR, Frédéric CELLE va conduire le groupe autour de thématiques conductrices : solidarité, équilibre et partage.

Le processus de création aboutira à 2 restitutions au travers de représentations publiques : l’une sur la scène de l’Espace Des Arts de Chalon, l’autre en extérieur dans le cadre de la 9émé édition du festival de Cluny danse en mai 2021 si la situation sanitaire nous le permet.

Le groupe des jeunes de l’IME est composé de 7 jeunes du service SIPFP (Section d’Initiation à une Première Formation Professionnelle) âgés de 14 à 16 ans et de 6 jeunes de la SEES (Section d’Education et d’Enseignement Spécialisé) de 10 à 13 ans. Ils sont encadrés par 2 éducatrices qui suivent elles-mêmes une formation danse et musique dans le cadre de ce projet pour optimiser leur accompagnement. Une activité est menée en parallèle chaque semaine à l’IME pour reprendre le travail engagé en lien avec le projet. Les jeunes de l’IME retrouvent le groupe de collégiens de Chalon environ une à deux fois par mois depuis janvier 2021 soit à l’Espace des Arts, soit au CCR. Toutes les séances de danse et musique sont filmées pour faire un documentaire. La captation vidéo de Tous en Jeu est faite pour donner à voir, recueillir des témoignages et de laisser une trace. Les jeunes sont à l’aise malgré la caméra. Les jeunes de la classe de danse découvrent les jeunes en situation de handicap, au fil des exercices proposés, les jeunes créent rapidement des liens les uns avec les autres. Une certaine complicité se crée entre les jeunes, le handicap n’étant pas une barrière. Ils ont du plaisir à partager ce temps d’échange par le biais du mouvement, de la danse et de la musique.

Ces rencontres dansées permettent de réveiller la sensibilité artistique qui repose en chacun, innover et créer pour effacer les différences.

C. Grillon et S. Imbault,

Éducatrices de l’IME de Tournus accompagnant ce projet

 

Les jeux coopératifs et l’école inclusive

L’EPS et particulièrement les jeux coopératifs sont une bonne façon d’entrer en contact et de faire connaissance, favorisant ainsi l’inclusion scolaire. Le principe et la philosophie des jeux coopératifs permet aux élèves d’entrer dans une activité motivante d’où la compétition, la rivalité sont exclues. En effet, la plupart des enfants à l’estime de soi fragile, sont réellement mis à mal par la compétition, de plus cela ne fait que favoriser la comparaison, la dévalorisation ou la sur-valorisation (ce qui revient au même au fond !) de leurs compétences et qualités. La coopération favorise au contraire, la cohésion, l’entraide, la connaissance de soi comme de l’autre, de nos compétences et de nos complémentarités.

Dans le livre « Jeux coopératifs pour bâtir la paix », Mildred Masheder nous dit :

« Terry Orlick, enseignant à l’université d’Ottawa, en étudiant différentes cultures, notamment papoue, inuit, chinoise… a repéré la pratique de jeux coopératifs et, sur la base des travaux de l’anthropologue Margaret Mead, a étayé la thèse selon laquelle, il y aurait un lien entre la fréquence de l’utilisation de jeux coopératifs et le caractère non-violent de telle ou telle culture. Ses travaux dans les écoles du Canada ont permis de mieux cerner l’impact de la pratique de tels jeux sur les comportements, et plus particulièrement sur la faculté d’évoluer en groupe. »

Évoluer, vivre en groupe avec nos différences…n’est-ce pas la philosophie de l’école inclusive ?

L’ ouvrage « Jeux coopératifs pour bâtir la paix » propose 300 jeux et sports coopératifs sans perdant ni gagnant ! Il invite à disputer 7 parties correspondant aux étapes du programme de formation intitulé :

« Comment créer par le jeu un climat propice à la coopération ? »

Chacune de ces 7 étapes permet de développer les compétences relationnelles des membres d’un groupe, ainsi :

  • 1ère : Je me présente / faire connaissance / les prénoms
  • 2ème : Je m’exprime / communication de soi vers les autres
  • 3ème : J’écoute
  • 4ème : Je prends ma place / affirmation de soi sans empêcher celle des autres
  • 5ème : J’ai des qualités / estime de soi… et des autres
  • 6ème : Je vis la confiance
  • 7ème : Je vis la coopération.

Cette organisation est cependant à adapter en fonction des besoins de la classe, du moment, des envies !

Quelques exemples de jeux pour…

Faire connaissance, de nos différences à nos points communs.

NOM DU JEU : « Le regroupement »

NOMBRE DE JOUEURS : Classe entière

OBJECTIFS DU JEU :

      • Observer les points communs.
      • Développement de l’esprit d’équipe.

DÉROULEMENT :

Les enfants courent en dispersion dans la salle, au signal de l’animateur, les enfants doivent se mettre par 2, par 3, par 5, etc., par couleur identique des yeux, par taille identique, par couleur de t-shirt identique, etc. c’est-à-dire par éléments visibles suivant la demande de l’animateur, ou par éléments non-visibles : goût, plat préféré, nombre de frères et sœurs, etc.

Avoir le plaisir de coopérer, de s’entraider pour réussir : découvrir les compétences complémentaires de chacun, éprouver la joie que procure une victoire à plusieurs, où personne ne reste sur le bord de la route, où tout le monde gagne !

NOM DU JEU : La banquise

NOMBRE DE JOUEURS : Classe entière

CYCLE : Cycles 1 et 2

OBJECTIFS DU JEU :

      • Mise en place de stratégies collectives.
      • Développement de l’esprit d’équipe.
      • Développement de la capacité d’adaptation.

MATÉRIEL :

Une grande corde ou un grand drap

DÉROULEMENT :

On délimite tout d’abord une zone avec le matériel choisi.

Lorsque le meneur crie « A l’eau ! », tous les joueurs se déplacent autour de la zone. Au signal « Attention ! Des requins ! », tout le monde se regroupe rapidement sur la zone. Ces deux temps fonctionnent sur le principe des chaises musicales. A chaque retour à l’eau, la zone se rétrécit un peu.

Pour que tous les joueurs tiennent dans l’espace délimité, ils doivent se tenir, s’accrocher les uns aux autres pour qu’aucun ne tombe à l’eau. La difficulté réside donc dans le fait que tous doivent impérativement rentrer dans la zone sans en sortir, ne serait-ce qu’un pied. Pour réussir, les joueurs peuvent se tenir debout, assis, couchés…

La partie se termine lorsque l’un des joueurs ou plus sortent de la zone.

Je vis la confiance : apprendre à se connaitre et développer l’estime de soi, s’inscrire dans le groupe en identifiant ses spécificités, en les mettant au service de soi et des autres.

NOM DU JEU : Le chien et l’aveugle

NOMBRE DE JOUEURS : L’ensemble de la classe par groupe de 2

CYCLE : Cycles 2 et 3

OBJECTIFS DU JEU :

      • Être capable, par paire, de coopérer pour réaliser une situation donnée.
      • Développer les capacités de communication verbale par messages clairs et d’écoute pour trouver une solution groupale.
      • Guider de la voix quelqu’un ou se laisser diriger.
      • Être capable de faire confiance et développer la connivence nécessaire pour une communication efficace.
      • Débuter une réflexion en classe sur le principe de coopération.

MATÉRIEL :

Un foulard pour 2 enfants

DÉROULEMENT :

Les enfants sont par couple. L’un est le chien, l’autre est l’aveugle (yeux bandés). Le chien et son maître vont convenir d’un code pour pouvoir communiquer, ce peut être un claquement de mains, un sifflement, un cri…

Les chiens et les aveugles vont ensuite se séparer (répartition des joueurs dans l’espace). La seconde phase du jeu, on l’aura devinée, doit permettre au couple de se reconstituer. Les chiens, immobiles, vont essayer, en émettant des messages conformes au code choisi, de ramener à eux leur maître égaré et muet.

Variante : à la fin du jeu, le chien peut promener son maître dans la pièce et lui faire découvrir son environnement par le toucher, en lui prenant parfois la main pour l’inciter à palper tel ou tel objet caractéristique du milieu.

A vous de jouer !

Laetitia Dumas
CPC ASH