Je vous le dis ici et maintenant, mes collègues : même si nous devons affronter des difficultés aujourd’hui et demain, je fais pourtant un rêve.
C’est un rêve profondément ancré dans le rêve français. Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : « Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes naissent égaux. »
Je rêve que, un jour, les personnes en situation de handicap et les personnes valides pourront effectivement s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.
Je rêve que, un jour, les termes de « situation de handicap » soient galvaudés par la logique d’une société accessible à chacun.
Je rêve que les élèves avec qui je travaille vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à leurs différences mais à leurs compétences. Je fais aujourd’hui un rêve !
Je rêve que, un jour, l’expression « société inclusive » soit un pléonasme.
Telle est mon espérance. Telle est la conviction que je remporterai dans ma classe.
Avec une telle conviction nous serons capables de distinguer, dans les montagnes de désespoir, un caillou d’espérance. Avec une telle conviction nous serons capables de transformer la cacophonie de notre nation discordante en une merveilleuse symphonie de fraternité.
Avec une telle conviction, nous serons capables de travailler ensemble, d’apprendre ensemble, de nous épanouir ensemble, de vivre ensemble, de nous dresser ensemble pour la liberté, en sachant que nous serons libres un jour. Ce sera le jour où les enfants de ce pays pourront chanter ensemble cet hymne auquel ils donneront une signification nouvelle -« Mon pays c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante, pays où reposent nos pères et mères, où dans chaque classe sonne la cloche de l’adaptation »- et si la France doit être une grande nation, il faut qu’il en soit ainsi.
Thomas Lambert,
enseignant spécialisé en ITEP
Institut Pierre Chanay – Unité d’enseignement
externalisée au collège Schuman de Mâcon