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La coopération entre élèves de Sylvain Connac

Une lecture partagée, une expo…
Tout ce qui peut nous nourrir au quotidien.

La coopération entre élèves
de Sylvain Connac

Qu’entend-on par coopération, comment organiser le travail en groupe et l’entraide, comment organiser l’aide et le tutorat, quels projets collectifs avec la coopération ?

Cet ouvrage répond à ces questions grâce à :

  • une synthèse des réflexions et des pratiques,
  • une définition des notions,
  • un tour d’horizon de l’organisation des formes coopératives, symétriques (entraide et travail de groupe) ou dissymétriques (aide et tutorat),
  • une présentation détaillée de projets collectifs (conseils d’élèves, jeux coopératifs, réseaux d’échanges de savoirs).

  L’auteur, Sylvain Connac, défend la thèse d’une nécessaire didactisation de la coopération pour espérer améliorer les apprentissages des élèves, dans leur diversité

La coopération entre élèves : extrait

La coopération entre élèves : bibliographie

© Aux éditions Canopé  

L’académie de Dijon engagée pour l’inclusion

La rentrée scolaire 2020 s’inscrit dans le droit fil des orientations prises lors de la conférence nationale du handicap, le 11 février 2020, à l’occasion du 15ème anniversaire de la loi de 2005.
L’accompagnement des élèves et la communication avec les familles sont un des objectifs de l’académie pour une rentrée scolaire pleinement inclusive.

Les rendez-vous de l’inclusion permettent de donner à l’ensemble des acteurs de l’école, des espaces de paroles répondant à toute question relative au développement de cette notion d’école inclusive.

Organisés tous les 15 jours, à 17 h 30, ces rendez-vous rassemblent des enseignants spécialisés (en ULIS en second degré, SEGPA, unités d’enseignement relevant du secteur médico-social), des directeurs adjoints de SEGPA, conseillers pédagogiques ASH et psychologue de l’Education nationale. Ils ont vocation à intégrer des personnels experts dans le domaine de l’éducation inclusive, dans et hors Education nationale afin de répondre aux sollicitations des acteurs de l’enfance à besoins particuliers dans une démarche active, agile, et la plus horizontale possible.

Calendrier & thématiques

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Les premiers RDV de l’inclusion
Replay

D’autres suivront tout au long de l’année.
1) Aborder le handicap sans stigmatiser :
https://be1d.ac-dijon.fr/mediane/m/1195/d/m/e/webm
2) Évaluer un élève « extra-ordinaire » :
https://be1d.ac-dijon.fr/mediane/m/1201/d/m/e/webm
3) Aider son enfant à faire ses devoirs :
https://be1d.ac-dijon.fr/mediane/m/1196/d/m/e/webm

Pour les prochains RDV, voici le programme

3 novembre – 18h00-19h00 : Comment motiver son enfant si l’école n’a pas de sens pour lui ?
https://cvirtuelle.phm.education.gouv.fr/inclusion_parents
17 novembre – 18h00-19h00 : Quels outils pour vous aider, en tant que professeur chargé de la classe ? Comment aborder certaines notions en fonction du type de handicap ?
https://cvirtuelle.phm.education.gouv.fr/inclusion_enseignants-accompagnants

Interview de Monsieur le DASEN – Parler, se parler – 09 septembre 2020

Monsieur le directeur académique, merci de nous consacrer un peu de temps pour répondre à quelques questions.

M. Ben : Parler, se parler, c’est profond, cette thématique. Cela peut nous conduire bien au-delà des situations de handicap. Ce travail que vous conduisez, il est finalement valable pour tous… C’est important.

En cette période de crise sanitaire, que vous évoque le fait de devoir parler avec un masque ?

M. Ben : Je trouve qu’on redécouvre les autres de façon différente. Le masque nous prive d’un certain nombre de composantes de la communication. On redécouvre les yeux, les gestes. Pas le toucher, bien sûr, qui est mis à mal par les gestes barrière. On perçoit davantage le rôle des lèvres maintenant qu’on ne les voit plus. Cela modifie l’aspect émotionnel de l’échange.

Vous évoquiez le lien entre détention de la parole et le pouvoir. Est-ce que ceux qui ne parlent pas, ou peu, n’en ont pas ? On rencontre parfois des enfants non ou peu verbaux. Comment prendre en compte ce qu’ils ont à dire ?

M. Ben : Celui qui a la parole exerce un certain pouvoir, c’est évident. Le pouvoir de capter l’attention, le pouvoir de transmettre. Je crois que ces élèves non-verbaux parlent autrement, par une communication non verbale, avec le regard, le toucher… Selon leurs capacités d’expression, ils exercent un pouvoir sur le destinataire du message. Cela renvoie à la diversité des situations de langage.

Vous évoquez le non verbal dans l’échange. Peut-on parler sans mots ?

M. Ben : Bien sûr, on peut parler sans mots. Pédagogiquement, les yeux, le regard, sont très utiles. La prise en compte du non verbal est fondamentale. Dans la relation pédagogique, un des constituants du lien entre les élèves et le maître, c’est le regard porté sur les enfants, la reconnaissance de chacun d’eux. Maintenant qu’on ne distingue plus les expressions du visage, cette dimension est encore plus importante.

Dans un échange non-verbal, qu’est-ce qu’on risque d’interpréter ? Dans l’enseignement spécialisé, cela nous questionne chaque jour.

M. Ben : Dans un échange, on risque toujours d’interpréter. Il n’y a jamais une, mais des lectures, des écoutes, des interprétations. On n’a pas l’habitude de gérer son regard. Il faudrait s’astreindre à la même régulation pour le regard que pour la parole, où l’on porte son attention sur le contenu et sur la forme.

L’équipe de circonscription ASH a la volonté de donner de la place à la parole. Pour parler le handicap, nous engageons des actions particulières, chaque 3 décembre, pour marquer la Journée internationale du Handicap. Quel regard portez-vous sur ces actions ?

M. Ben : Le même regard que je porte sur toutes les situations extraordinaires qui n’ont de sens que si elles relaient un ordinaire quotidien. Ce qui est frappant dans ce qui est mené ce jour-là, c’est la mise en valeur d’un travail de plus longue haleine, qui renvoie à des valeurs, bien sûr, mais aussi à un travail ordinaire quotidien, qui trouve là un terrain d’expression maximal. Je suis pour ce genre de journées, dès lors que, derrière, ou en amont, il y a un travail de fond. Toutes les manifestations organisées à la DSDEN à l’occasion de la journée du handicap ont été l’occasion, pour les personnes qui y participent, de découvrir une réalité par des situations proches. Cela met en avant les immenses richesses du travail mené par votre équipe, que ce soit en termes de formation des équipes enseignantes, ou dans les établissements, les dispositifs d’inclusion, ULIS et SEGPA, les établissements spécialisés. Cette mise en valeur est fondamentale. D’ailleurs, le fait que l’animation se traduise par une installation, au sens artistique du terme, que ce soit sur le plateau, voire au-delà (pour cette année, nous espérons mobiliser les autres administrations hébergées à la cité), c’est à mon sens un moment indispensable de la vie du département. Chaque fois que j’ai pu participer à ces ateliers, j’ai tiré beaucoup de bonheur à la vue de cet engagement. Le message, c’est qu’au-delà de l’installation, qui est extraordinaire, il y a cet ordinaire qui montre qu’il y a plus de choses qui rassemblent que de choses qui différencient. Je ne conçois la prise en compte de la situation de handicap qu’à partir du moment où on s’appuie sur ce qui nous rassemble, nous rapproche, pour ensuite travailler sur ce qui nous différencie et qui peut justifier un traitement spécifique. Cette journée-là a vocation à rappeler tout ça. Elle nous montre qu’après tout, on peut tous contribuer, on peut tous agir. Et ça, c’est formidable.

Parler et se parler quand on est sourd ou malentendant

Parler et se parler quand on est sourd ou malentendant

La communication revêt une importance particulière et un enjeu très important pour les personnes sourdes. Considérons ici que la communication va se développer sous plusieurs  modalités, en fonction du type et du degré de surdité:

  • la communication non verbale, donc exclusivement basée sur la Langue des Signes Française (LDSF), qui, rappelons-le, est un mode de communication à part entière, avec sa propre syntaxe. Les personnes utilisant ce mode de communication vont quasi exclusivement échanger entre elles (communauté sourde) mais beaucoup moins avec les personnes oralisantes (barrière de la langue). Précisons aussi que ce mode de communication, en plus d’être basé sur la LSF, fait largement appel aux mimiques faciales. Comme l’importance primordiale de la prosodie (intonation, débit et « rythme » de la parole, nuances dans l’intensité…) chez les oralisants, ces expressions faciales sont tout autant cruciales pour faciliter la compréhension. D’ailleurs, la gestuelle chez les oralisants renforce beaucoup les indices donnés par la voix. Dans un groupe de personnes signantes, il est très facile de former des duos/trios… qui vont parler en même temps de choses totalement différentes, alors que dans un groupe oralisant, si plusieurs personnes parlent en même temps, le brouhaha engendré empêche la bonne intelligibilité des discours. La LSF, au même titre que le français oral, permet donc de parler et de se parler, mais uniquement entre personnes maîtrisant la LSF. Notons cependant que les mimiques gestuelles, associées aux expressions faciales, peuvent permettre une communication basique entre oralisants et signants.
  • la communication verbale : Le développement et l’acquisition du langage oral chez les personnes sourdes, mais appareillées ou implantées, va se faire à divers rythmes, en fonction de la précocité du dépistage ainsi que du type de surdité et du gain prothétique engendré par l’appareil ou l’implant. Ces outils vont, dans la plupart des cas, permettre une réception des indices acoustiques. Mais réception/perception ne veut pas dire compréhension : la personne appareillée/implantée va devoir apprendre à mettre du sens sur ces sons, et c’est là tout le travail de l’orthophonie. Plus le dépistage est tardif, plus le bain de langage est retardé (il peut être absent ou parcellaire, en fonction du degré de la surdité), ce qui a des conséquences énormes sur l’acquisition de la parole. Il est donc fréquent que chez ces personnes, l’intelligibilité et la prononciation du langage émis soient impactées : syntaxe approximative, phonèmes mal prononcés, stock lexical faible, prosodie absente… Tous ces obstacles vont compliquer la compréhension de l’interlocuteur de la personne sourde.

On constate quasi systématiquement un décalage entre la réception du message oral et la production : alors que la réception et la compréhension de l’oral peuvent être satisfaisantes, la production orale arrive souvent bien après, en étant de plus impactée négativement. A l’inverse, il est possible de rencontrer des personnes qui, ayant été appareillées ou implantées très tôt (quelques mois après la naissance), vont parvenir à une production orale sans aucun préjudice. Il sera plus difficile à l’interlocuteur de « soupçonner » une surdité.

Une personne sourde, à la condition que des outils de compensation soient mis en place rapidement et qu’il y ait un suivi permettant un bénéfice optimal de ceux-ci, va donc pouvoir communiquer oralement avec un interlocuteur. Cependant, il faut des conditions particulières pour favoriser et optimiser la réception et la compréhension de la personne sourde en situation de communication :

    • Avoir un seul interlocuteur, si plusieurs personnes parlent en même, il n’y aura quasiment aucune compréhension par la personne sourde, et bien souvent elle restera passive et n’osera pas parler, par peur d’être moquée car elle évoquera quelque chose totalement hors contexte.
    • Limiter au maximum les bruits parasites ambiants. L’utilisation d’un micro HF par tout interlocuteur (professeur, camarade, parents…) est une vraie aide pour la personne malentendante : la parole sera bien mieux mise en valeur, plus distincte, et les bruits parasites seront diminués.
    • Utiliser au maximum les mimiques, les expressions faciales, ne pas hésiter à « théâtraliser » son discours… tout indice visuel sera une aide précieuse et participera à un contexte plus compréhensible pour la personne. A ce titre, le français signé, lorsque les personnes en situation de communication ont un petit bagage de signes, est très aidant également.
    • Au lieu d’utiliser un vocabulaire trop simpliste, essayer d’appuyer les mots techniques, peu fréquents par l’emploi de plusieurs synonymes. Faire de même lorsqu’un livre est lu à la personne.

Pour finir sur la communication avec une personne sourde, il est très rassurant pour elle de ne pas se sentir dévalorisée (ne pas montrer d’agacement ou de comportement moqueur lorsque l’on ne comprend pas bien les mots qu’elle emploie). Rappeler fréquemment que faire répéter un mot n’est pas gênant. Ne pas croire que si la personne est appareillée ou implantée, elle entend tout et comprend tout : être plus vigilant, s’assurer de la bonne compréhension au fil de la discussion.

Par notre attitude, on peut donner envie à la personne sourde d’entrer en communication : aller vers elle, ne pas commencer en la questionnant sur sa surdité. La prévention joue un grand rôle : la personne sourde prendra très rarement les devants et n’osera pas parler de ce qu’elle ressent. C’est pourquoi, en accord avec elle, il est bénéfique de venir discuter avec la classe de ce handicap. On constate un soulagement important chez la personne sourde et une bienveillance naturelle de la part de ses camarades va ainsi l’encourager à rentrer encore davantage en communication, et à être beaucoup moins sur la défensive.

 

Thomas GÉRARD,
enseignant du CROP
Centre Ressource de l’Ouïe et de la Parole

« Parler sur… »…grâce à l’explicitation

L’explicitation est un geste professionnel indispensable aux élèves qui sont fragiles scolairement. Ce geste permet en effet d’accompagner à la fois les élèves à besoins particuliers dans leur raisonnement cognitif, ainsi que les élèves issus des milieux défavorisés dans l’ identification des causes possibles d’incompréhension.

Expliciter donne à l’enseignant la capacité de lever les malentendus et les implicites qui se cachent tout au long d’une journée de classe. Ainsi l’enseignant aide tous les élèves à comprendre ce qui est attendu d’eux.

Expliciter c’est « Parler sur » ce qu’on est train de faire pour en prendre conscience ; « parler sur » les consignes, sur les attendus ou sur les apprentissages ; « parler sur » les procédures ou sur les connaissances… mais aussi « parler sur » ses émotions, son ressenti… ou encore sur les liens qui existent entre la vie dans la classe et celle en dehors.

Expliciter c’est par exemple :

…demander à Nelson ce qu’il apprend quand il colorie en bleu un département de la carte de France.

…donner à la classe les mots-clés qu’on voudra voir apparaître dans l’évaluation sur le Moyen-âge.

Emre qui reformule la consigne avec ses mots.

le maitre qui explique à Lucie comment son erreur d’accord dans la dictée va lui permettre de réussir la prochaine fois.

Noah qui dessine ce qu’il a dans sa tête quand il récite sa poésie.

…montrer à la classe une vidéo ou une image de l’océan avant de commencer une lecture dont l’histoire se passe au bord de la mer.

Mais Expliciter c’est aussi…

la maitresse qui identifie avec ses élèves ce que veut dire « être sage », « être attentif » ou « être concentré »…

le maitre qui revient sur sa colère du matin quand il a cru que Marion allait se blesser avec les ciseaux.

Solal qui raconte qu’il veut progresser en calcul mental pour aider sa mère à rendre la monnaie aux clients du magasin.

Abigaël qui explique à Tom ce qu’elle ressent quand il se moque d’elle.

Prise en charge parfois par l’enseignant, parfois par les élèves, l’explicitation est au cœur des apprentissages.

Dans sa classe, l’enseignant doit chercher à initier et à encourager cette habitude de travail.

Cela prend du temps…mais ce temps n’est jamais perdu, puisqu’il permet à chaque élève d’apprendre, de comprendre, et d’accéder au sens de chaque instant passé à l’école.

Références :

Par Delphine Mémet,Conseillère pédagogique de la circonscription de Mâcon Nord

Écoute mon coeur

Écoute mon coeur
par Janine Teisson

Depuis qu’une autoroute a été construite à proximité, la maison du vieux Paulou est invendable. Paulou a l’idée de la faire visiter à une famille de sourds, qui tombe aussitôt sous le charme de la jolie demeure camarguaise. Peu à peu, le vieil homme s’attache à ceux qu’au village on désigne comme « ces gens-là »…

Un siècle plus tôt, Jean Peyre, un jeune sourd, écrit à ses parents pour leur raconter sa vie dans l’institut où il a été placé. Élève brillant, il voit pourtant son avenir menacé. L’État encourage les « oralistes » à éliminer la langue des signes, qui est pour les sourds l’unique moyen de communiquer et de s’instruire…

Aux éditions les uns les autres – SYROS

Shino ne sait pas dire son nom

Shino ne sait pas dire son nom
par ÔSHIMI Shûzô

Aujourd’hui est un grand jour pour Shino : elle entre au lycée ! Timide et renfermée, c’est l’occasion rêvée de prendre un nouveau départ et de se faire enfin des amis. Mais ce qu’elle redoutait arrive… Au moment de se présenter, elle bute sur son propre nom. Incapable de le prononcer, elle devient la risée de la classe !
Shino est atteinte d’un trouble de la parole. Complexée depuis l’enfance par ce handicap, elle préfère se tenir à l’écart plutôt que d’affronter le jugement des autres. Pourtant, le vent tourne quand elle rencontre Kayo. Avec courage et maladresse, les deux adolescentes vont se lancer dans projet artistique aussi original que libérateur !

Aux Éditions Ki-oon

Parler, se parler… et si on commençait par apprendre à s’écouter !?

Ou l’écoute active

Pour savoir écouter… commençons par éviter quelques barrages à la communication que nous utilisons tous car c’est la plupart du temps ce que nous avons reçu !

  • Ordonner, commander, exiger
  • Menacer, effrayer
  • Moraliser, sermonner
  • Conseiller, proposer des solutions
  • Donner une leçon, fournir des faits
  • Juger, critiquer
  • Féliciter, passer de la pommade
  • Ridiculiser, donner des sobriquets
  • Interpréter, analyser
  • Rassurer, sympathiser, consoler
  • Enquêter, questionner
  • Eluder, faire diversion, traiter à la légère

Attention, il ne s’agit pas de dire : « Il ne faut plus jamais utiliser tout cela pour communiquer ! », simplement avoir conscience que lorsqu’un conflit éclate ou qu’une personne est en tension, ces façons de communiquer bloquent et crispent la discussion. Ces réponses me portent à :

  • me renfermer, m’arrêter de parler,
  • à me défendre, à résister,
  • elles me laissent un sentiment d’infériorité,
  • elles suscitent en moi de la rancune, de la colère,
  • elles me portent à me sentir coupable ou méchant,
  • elles me fait sentir que je ne suis pas accepté tel/telle que je suis,
  • elles me donnent l’impression que l’on m’infantilise,
  • elles me font sentir que je ne suis pas compris,
  • elles me donnent l’impression que mes sentiments semblent injustifiés, je me sens frustré,
  • j’ai l’impression que celui qui m’écoute n’est pas intéressé.

Mais que dire alors ? Rien ou presque rien !

Alors écouter c’est quoi ?

  1. L’écoute passive

L’Autre a besoin d’écoute, d’un silence attentif et de la présence de notre regard ; c’est-à-dire d’une écoute qui lui permette d’avancer dans sa tête, de se libérer du poids de ses sentiments, de faire le tri dans son vécu et peu à peu de trouver ses propres solutions (si, si même un jeune enfant en est capable !!).

Un exemple avec une écoute juste passive, pour mieux se représenter les choses :

Enfant : Aujourd’hui, on m’a envoyé au bureau du principal-adjoint

Parent : Ah oui ?

Enfant : Oui, mon prof trouvait que je parlais trop en classe.

Parent : Je vois.

Enfant : Je ne supporte plus ce vieux dinosaure ! Il s’assoit là, et passe son temps à nous raconter ses problèmes ou ceux de ses petits-enfants. Il s’attend en plus à ce que nous soyons intéressés. Il est tellement ennuyeux…Tu ne le croirais pas !

Parent : Mm-hmm.

Enfant : On reste assis à ne rien faire. C’est à en devenir fous. Pauline et moi, nous faisons des blagues pendant qu’il parle. C’est bien le pire prof que je connaisse. Ça m’exaspère d’avoir un aussi mauvais prof.

Parent : (Silence)

Enfant : J’ai de bonnes notes quand j’ai de bons profs mais quand je tombe sur quelqu’un comme lui, ça m’enlève le goût d’apprendre. Pourquoi le laisse-t-on continuer à enseigner ?

Parent : (Hausse les épaules)

Enfant : Je crois bien que je vais être obligée de m’habituer, car je n’aurai pas toujours de bons profs. Il y en a plus de mauvais que de bons, et si je me laisse décourager par les mauvais, je ne vais pas obtenir les notes qui me permettront d’entrer dans une bonne université. Je me fais du tort, j’en ai bien peur !

Par son silence, le parent a permis à l’enfant d’exprimer son sentiment, de se sentir acceptée et de trouver sa propre solution. Au contraire, il aurait bloqué la communication s’il avait répondu des formules du style : « Quoi, on t’a envoyé au bureau du principal-adjoint ? », « Eh bien, que ça te serve de leçon ! », « Ce n’est pas un si mauvais professeur. », « Tu devrais apprendre à te contrôler. », « Si tu veux continuer les études, tu ferais mieux d’apprendre à t’adapter à toutes sortes de professeurs. ».

  1. L’écoute active

Accueillir l’émotion qui est là simplement, et reformuler.

S’il pleure et que vous vous précipitez avec un « qu’est-ce qui se passe ? », vous l’obligez à vous raconter des faits, à donner la raison de son émotion. Il ne la connaît pas toujours, mieux vaut donc rester prudent et commencer par lui permettre d’exprimer ses larmes, en l’accompagnant d’un : « Tu as l’air bouleversé », etc.

Selon Thomas Gordon, il s’agit d’une présence attentive ponctuée de phrases reflets de ce qui est dit. Si l’Autre vous dit : « J’en ai marre, c’est chaque fois pareil, il se moque de moi et dit ensuite que c’est pour rire ! », vous pouvez répondre : « Tu en as assez, tu te sens vexé par ses paroles et ce n’est pas la première fois ? C’est ça ? » etc., cela lui permettra de se sentir accepté dans son/ses émotions et de développer son propos, en se sentant en confiance.

Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les faits qui sont importants, mais les sentiments qu’ils provoquent en nous.

Quels types de formulations utiliser ?

Pour commencer, se libérer des « pourquoi ? »

Si vous vous sentez démuni ou trop tenté de proposer des solutions ou des conseils à quelqu’un que vous voulez aider, testez ces formulations :

Refléter le vécu de la personne :

  • C’est difficile pour toi de …
  • Je vois que… (tu es triste, ça ne va pas aujourd’hui…)
  • J’imagine que… (tu es contrarié, fatigué…)
  • Tu es… (triste, en colère, inquiet…) ?
  • Tu te sens triste à l’idée de…
  • Tu aimes…

Ou faire des questions ouvertes :

  • Qu’as-tu éprouvé quand… ?
  • Qu’est-ce qui te rend le plus triste, en colère ? (Quand l’émotion est manifeste)
  • Qu’est-ce qui te manque le plus ?
  • Qu’est-ce qui te préoccupe le plus ?
  • Comment vis-tu cette chose/situation ?
  • De quoi as-tu le plus peur/le plus besoin ?
  • Qu’est-ce que tu peux faire ?
  • Comment puis-je t’aider ?

Pour conclure cette approche sur l’écoute active, base de la communication non-violente, disons que si ce n’est pas habituel pour nous, c’est une habitude à prendre, un entraînement qui porte ses fruits rapidement, qu’il y aura des essais-erreurs, des reprises différées, bref que c’est un apprentissage ou bien un apprend-y-sage !

Références bibliographiques :

  • Parents efficaces de Thomas Gordon
  • Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) de Marshall B. Rosenberg
  • L’intelligence du cœur d’Isabelle Filliozat

Par Laetitia Dumas,Conseillère pédagogique ASH

En direct des classes – Céline Rigaux pour « parler, se parler »

Venez jouer avec nous !

Et si cette année pour inclure, on jouait ? Jouer pour se rencontrer, pour échanger, pour parler et se parler, pour communiquer…

C’est la rentrée et je reprends pleine d’énergie et d’idéaux pédagogiques qui viendront se confronter (avec succès ou pas!) tout au long de l’année à la réalité de la pratique.

C’est la rentrée et j’expose en ce premier jeudi après-midi aux élèves d’ULIS présents le projet:

tous les premiers jeudis de chaque mois, entre midi et deux, les élèves d’ULIS volontaires pourront inviter leurs camarades de classe à venir jouer avec eux à des jeux de société dans la salle du collège dédiée à l’ULIS. Charge à eux de préparer à tour de rôle ( par binôme ou trinôme) cette heure de jeux: il faudra convenir collectivement d’un système d’inscriptions, réaliser des affiches, oser passer dans les classes, informer les camarades, répondre aux questions éventuelles, préciser l’organisation. Il faudra gérer les inscriptions, choisir les jeux, s’approprier les règles pour pouvoir les énoncer.

Le jour J, il faudra accueillir les camarades, initier, proposer, expliquer… Bref, il faudra se parler !

J’espère que cette heure de jeux mensuelle favorisera l’inclusion des élèves relevant d’ULIS au sein de l’établissement en développant d’une part leurs compétences psychosociales et d’autre part en
amenant les autres élèves à mieux situer et identifier le dispositif ULIS.

Quatre élèves se sont d’ores et déjà inscrits pour mener les deux premières séances de ce projet, je compte sur eux pour créer l’envie chez les autres. J’espère que par le jeu, invariant humain commun à toutes les cultures et les civilisations, les craintes et appréhensions qui freinent parfois la relation à l’autre s’apaiseront.

Si je peux jouer avec l’autre et partager un moment de convivialité avec lui, c’est qu’il n’est pas si différent !

Céline RIGAUX,
coordonnatrice ULIS Collège Saint-Éxupéry de Mâcon